Une charrette tirée par un âne fou sur des pavés glissants c’est impressionnant, d’autant plus si la charrette semble sortir tout droit du dernier « Ben Hur » avec ses moyeux pointus et si elle vous coince contre un mur... C’est une mésaventure qui a bien faillie m’arriver en sortant d’Urgup. J’ai donc fait une petite prière dans l’église de Pancarlik devant ses magnifiques peintures. De toute façon ce n’était pas mon jour : je casse la vis de mon collier de selle en fin d’après midi ! Le morceau fileté est bloqué dedans. Rien à faire sans scie. Je continue la rando en essayant de faire ce que je peux. C’est excessivement difficile de faire du VTT dans cette région sans appui latéral ou fessier. Descentes dangereuses, traversées de rivières, montées, n’ont pas eu raison de ma détermination à ne pas être un « boulet ». C’est moi-même qui me suis définitivement éliminé en sautant une ravine pour exploser mon pneu arrière sur un caillou plus gros que les autres. Le guide appelle le bus qui me rejoint au bord d’une route abandonnant mes camarades à l’orage qui gronde. Avec le chauffeur nous avons du faire deux villages pour trouver une lame de scie à métaux pour tailler le morceau de vis (et le collier) pour y passer un tournevis et le sortir. J’ai récupéré la vis de l’étoile du jeu de direction pour serrer le collier de nouveau. Umut ma fait venir un « Maxxis Incisor 2.10 » de Goreme pour que je puisse réparer le lendemain. Mes camarades de jeu m’ont rejoint détrempés par une averse (ce qui a atténué mon malheur).
La soirée « chez l’habitant » fut une des plus animées du séjour grâce aux talents de cuisinière de notre hôte et aux facéties de Michel et du Gringo. Je dois souligner que ce groupe composé d’éléments aussi différents par le sexe, par l’age et la situation professionnelle a fait preuve d’une convivialité, d’une entraide et d’une sympathie fort agréable.